170 . ARTISTES PARISIENS DU XVIe ET DU-XVIl8 SIECLE.
et sur les expédients auxquels dut recourir le cha­pitre pour subvenir à ces dépenses.
11 février 1569 : Nouvelle commission confiée à de l'Orme pour l'agrandissement du cloitre.
29 avril 1569 : Nouveau bail passé par de l'Orme pour sa prébende de Sucy.
5 juillet 15G9 : Il reçoit la mission dc s'entendre avec un maçon sur les travaux à faire au mur du cloître et à la maison du sieur Brunet.
28 septembre 1669 : De l'Orme chargé de veil­ler aux réparations de la couverture de la maison où demeurent les clercs des matines, près le port Saint-Landri.
14 novembre 1569 : A la séance du chapitre ■tenue ce jour-là, en l'ace du nom de de l'Orme se trouve la mention: Inf[irmus.] ll était donc déjà malade.
7  janvier 1570 : Le chancelier et le pénitencier du chapitre chargés de rendre visite à de l'Orme malade.
8 janvier 1570 : Mort de Philibert de l'Orme. Il est inhumé dans l'église Notre-Dame.
9  janvier 1570 : La Reine (Catherine de Mé­dicis) réclame des portraits ou modèles se trouvant chez de l'Orme.
18 janvier 1570 : Visite de la maison claustrale de de l'Orme à propos des réparations à y faire.
28 janvier 1570 : Mainlevée du sequestre mis sur les biens du défunt, à charge de satisfaire aux demandes du chapitre relativement aux réparations de la maison claustrale.
■ 3o janvier 1570 : Mesures prises par le chapitre contre les serviteurs du défunt.
3 février 1570 : Le testament communiqué au chapitre.
18  février 1570 : Mesures prises pour la con­servation de la maison de de l'Orme.
11 avril 1570 : Taxe des fortifications.due pour la maison de de l'Orme, mise à la charge de sa succession.
11 avril 1570 : Mesures prises pour la conser­vation des modèles de de l'Orme appartenant h la Reine mère.
19  mai 1570 : Legs faits par de l'Orme à l'église Notre-Dame.
11 octobre 1570 : Fondation d'un anniversaire annuel à la mémoire de de l'Orme.
Jusqu'ici, les fonctions de notre architecte, comme chanoine de Notre-Dame, n'avaient pas été bien exactement déterminées. Les extraits des registres du chapitre démontrent que cette fonc-
tion procurait à ses possesseurs de sérieux avantages, ce qui explique que les protégés du souverain y attachassent tant de prix.
En somme, peu d'artistes, peu d'architectes re­çurent autant de témoignages de la munificence royale. C'est ce. qui explique les attaques aux­quelles Philibert de l'Orme fut en butte après la mort de son royal protecteur. Aussi, eut-il constam­ment à lutter contre les attaques de ses détracteurs et des rivaux jaloux de son influence et de sa haute fortune.
Dès i55o éclate un premier conflit au sujet de l'abbaye d'tvry-sur-Eure. Le vicomte d'Ivry, dont l'intervention n'est pas bien clairement expliquée dans les arrêts du Grand Conseil publiés ici, s'était sans doute opposé à l'entrée en jouissance du béné­ficiaire nommé par le Roi.
Le Grand Conseil ordonne que le vicomte d'Ivry, représenté par son lieutenant Jean de Cour­tonne, comparaîtra en personne dans la huitaine, faute de quoi il sera décrété de prise de corps. L'arrêt est du 2a mai ; il fut suivi à brève échéance de l'emprisonnement du sieur de Cour­tonne, à qui De l'Orme reprochait ses "excès, crimes et délits -, et qui fut renvoyé, par décision du 2 5 juin, devant le bailli d'Evreux pour être con-, fronté avec lès témoins appelés à déposer. Le deman­deur obtint-il enfin gain de cause? Tout ce qne nous savons, c'est qu'il dut consigner 3o livres au greffe du bailliage, probablement pour les frais de l'instance, avec Ja perspective d'avoir à rapporter une plus forte somme. Celte menace dut calmer singulièrement les ardeurs procédurières du de­mandeur.
Dix ans s'écoulent. La situation de l'architecte s'est singulièrement modifiée. Nous venons de le voir agresseur; il est maintenant réduit à.la dé­fensive. Ses ennemis Ie poussent vivement. L'abbé d'Ivry invoque alors les- privilèges ecclésiastiques et demande à comparaître devant ses juges natu­rels, c'est-à-dire l'officialité de Paris. L'arrêt du Parlement du 25 septembre 155g constate qu'il s'était constitué prisonnier dans les prisons de l'offi­cialité.
Au commencement de i559 (21 février i558. — ancien style), dc l'Orme avait bien obtenu des lettres royales évoquant au Grand Conseil ies pro­cès intentés, à l'abbé de Saint-Barthélemy et de Saint-Éloy de Noyon à raison de la ruine des bâti­ments claustraux dont l'entretien incombait à celui qui jouissait des revenus ; mais le roi Henri meurt